Une analogie erronée
L’ analogie du corps et de la machine est très largement utilisée dans le sport et de la santé.
Le corps serait une « merveilleuse machine » capable d’effectuer de grandes choses.
Le problème de cette comparaison réside dans le détail.
Sous-entendre que le corps est une machine, laisse à penser que lorsque quelque chose « ne va pas » alors c’est qu’il est « abîmé » et qu’il faut « le réparer ».
Cette pensée mécaniste, très populaire, biaise notre pensée et notre interprétation de la douleur. Elle devient le signe d’un dérèglement, de quelque chose de cassé. Elle entraine alors inquiétude, anxiété, stress et une volonté de réparer ou du moins de protéger.
Résultat, soit on opère, soit on immobilise.
Un organisme vivant et pensant
Toutefois, la nuance est fondamentale. Parfois, c’est exactement ce qu’il faut faire et la douleur informe de quelque chose de cassé à réparer ou à immobiliser (les fractures par exemple).
Mais souvent, la douleur est simplement une réponse de notre organisme à un environnement particulier à un instant précis.
La douleur est multifactorielle. Elle dépend de nombreux éléments interdépendants : la structure, mais aussi notre perception et compréhension de la situation, notre état global (fatigue, stress, anxiété) et évidemment notre passé avec la douleur.
Donc ce n’est pas parce que l’on ressent une douleur, qu’elle est causée par une lésion ! La sensation douloureuse peut provenir d’autre chose, et « réparer » la lésion n’y changera rien que ce soit par une chirurgie ou une immobilisation.
Voir plus large
Notre corps n’est pas une machine. Rappelons-nous qui des deux a été inventé en premier !
Notre corps n’est pas composé de vis, clous et câbles électriques.
Il est composé de cellules vivantes, d’une conscience et d’émotions !
Tous ces éléments doivent être pris en compte au moment de prendre une décision et d’interpréter la douleur.
Une statistique pour illustrer tout ça, venant d’une étude réalisée en 2023, les chirurgiens qui visualisent le corps à une machine ont tendance à opérer que ceux qui ne pensent pas pareil.
Ca veut bien dire que notre façon de percevoir le corps humain influence nos décisions et nos soins.
L’étude n’a pas été réalisée chez les kinésithérapeutes, mais je pense que l’on aurait trouvé quelque chose de similaire.
Si l’on ne prend pas en compte l’aspect humain de la personne dans l’interprétation de la douleur et la prise de décision concernant le traitement, alors il vaut peut-être mieux s’occuper de robots.
En somme, votre corps n’est pas une machine. Il est vivant et pensant.
Toutes les douleurs ne sont pas liées à une lésion ou à une structure abîmée.
La réponse est parfois (souvent) ailleurs
Motion Therapy Expert
