Dans ce Human Tips, nous retrouvons Frédérick Caussé, kinésithérapeute du sport et formateur. Il nous offre un envol vers la praxéologie motrice et son inclusion dans le développement des apprentissages moteurs
La praxéologie motrice, quésaco ?
C’est un terme qui a été grandement développé dans les travaux du professeur de la Sorbonne, Pierre Parleras,. Ce dernier notamment a étudié la notion de conduite motrice ( une activité physique par exemple).
Cette conduite motrice sera directement influencée par plusieurs paramètres. D’un côté les paramètres biomécaniques et métaboliques. Et de l’autre, l‘ensemble de la sphère environnementale.
L’expression de la motricité humaine dépend donc des leviers, des forces appliquées, de la dominante énergétique. Mais d’un autre côté, elle dépend aussi des stresses appliqués sur cette personne comme la part émotionnelle, créative, sentimentale, intellectuelle etc..
Par conséquent, face à ce contexte global de l’ensemble des paramètres, l’humain s’organisera de diverses façons pour répondre à la demande motrice.
Une tâche, plusieurs réponses possibles
Si dans ce contexte particulier, son cerveau et son corps peuvent répondre positivement à la tache, alors il le fera de manière coordonnée, efficiente, écologique.
A contrario, si ces mêmes paramètres dépassent les capacités d’adaptation de cette personne, alors la réponse à la conduite motrice ne pourra se réaliser ou ne sera que partielle.
Ainsi dans un premier temps, on se doit d’analyser les demandes, et cette exposition environnementale afin de comprendre la motricité sous jacente produite sous nos yeux.
On peut avoir un sportif qui va magnifier son jeu comme il ne l’a jamais fait (ce fameux état de flow qu’ils décrivent), lors que d’autres vont s’écraser sous la pression par exemple.
Une mindmap de variables
Une fois cette analyse réalisée, tu ouvres une énorme mindmap, pour définir différents items, les attracteurs de performance et de santé (notamment décrits par Lois Robin-Monaco), afin que la tâche motrice soit réalisée en réponse à la demande imposée.
Mais du coup, comment le cerveau fait pour répondre à cette demande imposée ?
Il va devoir choisir parmi plusieurs solutions/rencontres motrices qu’il a vécu en se demandant parmi celles qu’il a rencontré la ou lesquelles conviendrai(en)t le plus pour répondre efficacement et écologiquement à la tâche.
De ce fait, plus tu as de solutions, plus ton cerveau aura un choix varié d’options qu’il pourra utiliser pour pourra choisir créer de l’adaptation.
On retombe donc sur nos pieds, en ouvrant le modèle de Parlebas, dans une énorme mindmap et en s’interrogeant sur l’ensemble des attracteurs des différents domaines d’exposition. Ces derniers s’appliquant sur la conduite motrice, permettant ainsi d’augmenter le nombre de solution motrices en relation avec ces divers domaines.
En d’autres termes, c’est se demander comment je peux offrir au sujet plus de choix dans sa façon de bouger ?
Je peux chercher à optimiser les leviers en améliorant le nombre d’abducteurs de hanche pour répondre à la tâche d’abduction de hanche, en améliorant sa tolérance au stress en compétition, en améliorant son intellect de jeu pour avoir une réponse plus efficiente et rapide à la tâche, etc…
Je vous souhaite une bonne réflexion et place à vos mindmaps pour décortiquer le mouvement humain.
Merci d’avoir lu cet article
Frédérick Caussé
