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La tendinopathie : Comprendre, Prévenir et Traiter

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Le tendon et ses forces

Après avoir franchi le cap des 30 ans, il est probable que tu aies déjà fait la connaissance de la tendinopathie, cette affection douloureuse des tendons. Si tu as eu la chance de ne pas encore la rencontrer, tant mieux, car elle peut être extrêmement pénible. Dans cet article, nous allons explorer les mécanismes sous-jacents de la tendinopathie, comment elle se développe, et ce que tu peux faire pour la prévenir ou la traiter.

En termes simples, un tendon est ce qui relie un muscle à un os. Il est principalement constitué de collagène de type 1, de tenocytes (les cellules du tendon), et d’une matrice extracellulaire contenant divers éléments, dont les Glycosaminoglycanes (GAGs) et les Protéoglycanes (PGs).

Les dernières recherches suggèrent que les tendinopathies sont principalement le résultat d’une contrainte excessive exercée sur le tendon, mais pas n’importe quelle contrainte.

Il existe deux types principaux de contraintes :

  1. La force de traction, liée à l’étirement du tendon.
  2. La force de compression.

Dans cet article, nous nous concentrerons sur la seconde.

Le stade de la tendinopathie réactive

Lorsque tu contractes un muscle, il se raccourcit, tirant ainsi sur le tendon (force de traction) et provoquant un mouvement articulaire. Le tendon est attaché à un os en fonction de sa localisation.

Prenons l’exemple du tendon d’Achille, qui est attaché au calcanéus (l’os du talon).

Le tendon d’Achille reliant les chefs du Triceps Sural (mollet) au calcanéus

À chaque mouvement du pied (flexion/extension), le tendon frotte contre le rebord osseux, créant ainsi une force de compression. Normalement, le tendon s’adapte à ces frottements en augmentant le nombre de cellules dans la matrice extracellulaire (PGs et GAGs). Ces cellules attirent de l’eau, épaississant ainsi le tendon pour mieux résister au frottement. Ce processus est appelé métaplasie du tendon, et il se produit fréquemment dans les couches les plus profondes du tendon.

Le problème survient lorsque ces frottements sont répétés, accentuant la métaplasie. Le tendon s’épaissit davantage, retient plus d’eau, modifie son collagène (passant du type 1 au type 2), et accumule plus de GAGs et de PGs. En conséquence, le tendon devient plus gros, frotte davantage, et le cercle vicieux s’installe.

Le problème majeur réside dans le fait que cette métaplasie généralisée diminue la capacité du tendon à résister aux forces de traction, qui se produisent à chaque contraction musculaire.

En fin de compte, les contraintes exercées sur le tendon dépassent rapidement sa capacité, provoquant ainsi la douleur.

C’est le premier stade de la tendinopathie, appelé tendinopathie réactive. Si tu agis à ce stade en limitant les forces de compression et en continuant à exercer des forces de traction pour renforcer le tendon, il y a de fortes chances que la situation s’améliore.

Une histoire de cercle vicieux

Cependant, le problème s’aggrave si tu poursuis l’entraînement en présence d’une tendinopathie réactive. Cela déclenche le cercle vicieux. À l’intérieur du tendon, le volume d’eau et de cellules augmente, mais le tendon n’est pas extensible à l’infini. Cela entraîne une augmentation de la pression à l’intérieur du tendon, ce qui est mal toléré par celui-ci, car cela augmente les forces de compression, selon l’effet Poisson.

Tu te retrouves alors dans une spirale infernale avec une douleur de plus en plus généralisée dans le tendon et de plus en plus fréquente. La douleur peut diminuer temporairement après un échauffement, car la contraction musculaire chasse temporairement les liquides, réduisant ainsi le volume du tendon et les pressions internes. Cependant, la douleur peut réapparaître la nuit et au réveil, lorsque le tendon se gorge à nouveau d’eau.

Alors, comment s’en sortir ?

Tout d’abord, il est essentiel de comprendre le mécanisme sous-jacent.

La compréhension précède toujours l’action.

Ensuite, il faut chercher à limiter les contraintes de compression.

Enfin, il est nécessaire de guider le tendon dans son processus de cicatrisation en éliminant les excédents d’eau, de GAGs et de PGs, et en rétablissant la qualité du collagène (type 1). Cela se fait généralement par le biais d’une rééducation de qualité, qui implique de sélectionner les bons exercices, d’éviter ceux qui aggravent le problème, et de gérer les contraintes de manière à favoriser la cicatrisation sans aggraver la situation.

En résumé, la tendinopathie est essentiellement un cercle vicieux. Il est crucial de prendre des mesures pour l’arrêter, et cela commence souvent par consulter un kinésithérapeute pour une prise en charge sérieuse dès les premiers signes de douleur.

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