Lutter contre l’accommodation

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L’accommodation est une loi biologique qui explique que lorsqu’un même stimulus est répété encore et encore, l’organisme finit par s’y habituer.

Ainsi, si tu n’entraines pas l’adaptation, tu finiras par entrainer l’accommodation

C’est un sujet peu développé dans le monde de l’entrainement et de la santé. Pour exemple, Zatsiorsky, expert en développement de la force, ne consacre qu’un seul chapitre à ce sujet dans son livre.

Si l’accommodation est abordée, c’est uniquement fait dans les sports de force où l’on parle de plateaux et d’habituation de l’organisme aux différentes charges pour justifier l’arrêt des adaptations et donc l’arrêt des progrès.

De ce fait, les seuls moyens connus pour lutter contre l’accommodation sont des variables de musculation. A savoir les aspects qualitatifs (varier les mouvements, utiliser des mouvements accessoires) et les aspects quantitatifs (varier le volume et l’intensité).

Aujourd’hui, la méthode la plus populaire pour limiter l’accommodation, c’est le changement d’exercices, la variété. L’idée derrière est d’imposer un nouveau « schéma de mouvement » au corps pour solliciter différents groupes musculaires ainsi qu’un nouveau schéma de coordination. Cela représente un nouveau défi pour l’organisme et devrait conduire à une adaptation.

C’est d’ailleurs l’idée qui sous-tend les différentes planifications, en fonction du niveau de la personne, plutôt linéaire pour les novices, et plus variables pour les personnes entrainées.

Chez MTE, nous pensons que cette vision de l’entrainement pour lutter contre l’accommodation est réductionniste et limitée. Voici pourquoi

Changement de perspective

Comme évoqué au début de cet article, l’accommodation est une loi biologique. Ses effets se manifestent donc chez la personne au niveau biologique.

Le système biologique d’un individu se compose des tissus conjonctifs, musculaires qui ensemble jouent sur les tissus articulaires et le mouvement qu’ils produisent.

Le problème avec le changement d’exercice, c’est que l’on continue à utiliser le même système biologique (mêmes articulations, tissus, amplitudes), c’est donc insuffisant pour continuer à lutter contre l’accommodation. Tant que l’entrainement ne permet pas une modification de l’environnement biologique de la personne, il ne lutte pas efficacement contre l’accommodation.

L’une des façons les plus simples pour comprendre l’habituation, c’est d’acquérir une pensée écologique.

Pensée écologique de l’accommodation :

Un écosystème est la plus grande unité d’organisation biologique au sein de laquelle il existe des niches écologiques de plus en plus petites qui ont toutes des interactions entre elles qui influencent l’ensemble de l’écosystème.

L’être humain, un système complexe, est composé de nombreuses niches que sont la qualité, la longueur, la rigidité des tissus, ou encore les amplitudes passive et active disponibles. Ce sont ces niches spécifiques qui déterminent l’adaptation et le progrès.

Ensemble, ces niches définissent l’écosystème interne de l’être humain.

Mais il existe un deuxième écosystème, l’externe. Il correspond à notre environnement, et aux contraintes qu’il comporte.

2 écosystèmes cohabitent : le système interne (l’individu) et le système externe (l’environnement).

Application de la pensée biologique :

Ainsi, lorsque pour lutter contre l’accommodation, on utilise le changement d’exercices, nous agissons uniquement sur l’environnement externe, aucun impact n’a lieu sur l’environnement interne. C’est la limite de cette méthode. Il faut aller provoquer des adaptations, des changements au sein de l’écosystème interne de l’individu.

Il est donc possible de tirer deux conclusions par rapport à ce qu’a été dit et l’expérience que nous avons de l’entrainement :

  • L’accommodation ne se produit pas dans l’écosystème externe. La diminution de performance qui a lieu après l’accommodation est due à une stagnation du système neurologique.
  • L’accommodation ne se produit que dans l’écosystème interne. Si une stagnation apparaît au niveau de l’environnement externe (baisse des performances, plateaux…), c’est simplement une conséquence du sous-entrainement et de la dégradation de l’écosystème interne, au niveau biologique.

En effet, le système biologique se dégrade bien avant la baisse de performance. Le déclin du système interne est le précurseur de la diminution des performances (et des blessures).

Ainsi pour lutter contre l’accommodation et permettre des adaptations constantes de notre organisme, il faut se pencher sur le système biologique de l’individu, sone environnement interne. C’est dans cet écosystème qu’il faut créer de l’adaptation, pour qu’ensuite les interactions entre les différents éléments du système interne puissent faire émerger des adaptations (amélioration de la performance) au niveau de l’environnement externe.

Si l’environnement interne est déficitaire, mal en point, il ne pourra pas continuer de s’adapter à l’environnement externe. Le phénomène d’accommodation se mettra en place, puis la stagnation et enfin le déclin.

Merci d’avoir lu cet article !

Nous verrons prochainement comment agir sur l’environnement interne.

Motion Therapy Expert

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