Les organes tendineux de Golgi

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Un autre mécanorécepteur

Dans l’article précédent, nous vous présentions le récepteur le plus important de l’organisme humain, le fuseau neuromusculaire. Nous avons vu qu’il était sensible à l’allongement du muscle et qu’il était à l’origine d’un réflexe de « tolérance », le réflexe myotatique.

Aujourd’hui, nous allons vous parler d’un autre récepteur, tout aussi important mais qui a lui une autre fonction, il s’agit de l’organe tendineux de Golgi.

L’organe tendineux de Golgi

Structurellement, les organes tendineux de Golgi (OTG) sont des corpuscules encapsulés, principalement constitués de faisceaux de collagène attachés entre eux et reliés aux structures conjonctives et tendineuses du muscle, placés en série des fibres musculaires.

Représentation schématique d’un organe tendineux de Golgi

La capsule est montrée dans sa section longitudinale. Les terminaisons sensorielles sont représentées par des boutons à la fin des branches non myélinisées Ib de l’axone.

Contrairement à ce que leur appellation pourrait laisser sous-entendre, ces récepteurs ne sont pas localisés dans le corps du tendon (moins de 10%). Ils sont principalement situés à la jonction myotendineuse et au sein des structures tendineuses (ou conjonctives) du muscle (aponévroses, épimysium, endomysium, périmysium…) (plus de 90%). Cette disposition permet ainsi de renseigner le système nerveux central sur l’état de contraction de l’ensemble des parties du muscle, impliquant toutes les fibres musculaires.

Les OTG sont retrouvés dans l’ensemble des muscles du corps humain, y compris les plus petits. Ils sont innervés par une fibre sensitive afférente de type Ib qui leur est propre et qui se divise en trois branches, chacune entrant dans la capsule et innervant les différentes parties du mécanorécepteur.

Ces mécanorécepteurs agissent comme des dynamomètres. Cependant, ils sont capables de détecter de très petits et rapides changements dans la contraction musculaire. Ainsi, la force seuil des OTG (plus petit niveau de force entrainant une réaction) n’est pas très élevée. En effet, le maximum de la réponse serait obtenu pour des tensions inférieures à 50% de la force maximale. Il serait donc principalement conçu pour répondre aux activités de la vie quotidienne et non pas à des efforts maximaux.

Les OTG ne sont sensibles qu’à un seul signal, la contraction musculaire. En effet, des travaux ont démontré qu’en l’absence de contraction, les vibrations effectuées sur le tendon n’entrainaient aucune activation du récepteur. Cependant, un OTG n’est rattaché qu’à une seule unité motrice, à savoir un motoneurone alpha et toutes les fibres musculaires qu’il innerve. Ce qui signifie que l’OTG ne s’active que lorsque l’unité motrice à laquelle il est rattaché est activée. Ainsi, la contraction d’un muscle à un certain niveau de force n’entraine pas l’activation de l’ensemble des OTG mais uniquement de ceux dont les unités motrices sont sollicitées.

Ces OTG sont également à l’origine d’un réflexe de « tolérance ». Il s’agit du réflexe myotatique inverse. Lorsqu’un muscle se contracte, une tension est exercée sur les tissus fibreux, elle est détectée par les OTG qui en informe le cerveau qui viendra, en réponse, inhiber la contraction du dit muscle.

Augmenter sa production de force

Nous comprenons bien que ce réflexe est une limitation à la production de force du muscle. Si nous voulons produire plus de force, il faudra apprendre au système nerveux que les tensions sont bien tolérées par l’organisme et qu’il peut donc en produire plus sans risque de dommage.

Une grande partie de l’entrainement en force est dédiée à combattre ce système de tolérance. L’augmentation progressive des contraintes imposées aux tissus permet d’apprendre au système nerveux que les tissus peuvent résister aux diverses tensions et qu’il peut donc libérer plus de force. Cela donne alors accès à plus d’unités motrices, et donc à une production de force plus grande.

Nous comprenons donc que l’augmentation de la production de force passera obligatoirement par une adaptation nerveuse. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’augmentation des performances (charges soulevées) apparait avant l’augmentation de la masse musculaire. Tout simplement parce que le système nerveux aura permis une production de force plus importante en diminuant la sensibilité des OTG.

Merci d’avoir lu cet article

Motion Therapy Expert

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