Le récepteur principal
Dans les articles précédents, nous avons souvent parlé des récepteurs placés au sein des différents tissus de notre organisme et qui renseignent notre cerveau sur un certains nombres d’informations.
Aujourd’hui, nous allons décrire l’un d’entre eux, et probablement le principal. Il s’agit du fuseau neuromusculaire.
Les fuseaux neuromusculaires (FNM) sont considérés comme les récepteurs proprioceptifs les plus importants. Ces derniers sont sensibles à l’allongement et sont retrouvés dans l’ensemble des muscles du corps.
D’un point de vue structurel, les FNM peuvent être décrits comme des paquets de fibres intrafusales (au sein du FNM), striées et spécialisées, disposées parallèlement aux fibres musculaires qui sont-elles, extrafusales. De part ce positionnement, le changement de longueur des fibres extrafusales, appartenant au muscle hôte du FNM, entraine un étirement des fibres intrafusales, et il sera détecté par les récepteurs situés aux pôles et aux régions équatoriales du FNM puis transmis au système nerveux sous la forme de potentiels d’action (un signal électrique).
Au sein du FNM, si la majorité des fibres intrafusales sont contractiles, celles situées au niveau de la région équatoriale (au centre) le sont moins. Cette différence permet de diviser le FNM en deux régions à activité indépendante.

Deux types d’innervation
Les fibres situées aux pôles du FNM, capables de contraction, ne peuvent pas produire suffisamment de tension pour participer à la production de force globale du muscle. Cependant, elles en produisent suffisamment pour déformer les terminaisons sensitives. C’est ainsi que grâce à l’innervation motrice, appelée innervation γ, le système nerveux central est capable de moduler la sensibilité du FNM à l’étirement.
En effet, ce récepteur est le seul à recevoir deux types d’innervation !
Une première sensitive, c’est-à-dire qui lui permet de renseigner le SNC sur la variation de longueur du muscle.
Une seconde motrice, qui permet au cerveau de le contracter plus ou moins intensément afin de réguler sa longueur, et donc sa sensibilité à l’étirement ! C’est d’ailleurs cette régulation que tu dois combattre lorsque tu cherches à t’assouplir.
Un système de tolérance
Cette formidable machinerie est initialement prévue comme un système de protection pour le corps. Elle permet de prévenir un étirement trop important du tissu et possiblement sa rupture. A MTE, nous préférons parler de système de tolérance, ce qui correspond plus à la réalité. Notre cerveau tolère plus ou moins l’allongement du muscle suivant les positions que l’on garde le plus souvent, l’entrainement, et les habitudes passées.
Pour gagner en amplitude passive, il faudra d’abord vaincre ce système de tolérance en faisant comprendre au cerveau que l’amplitude est sécurisée et qu’il peut nous laisser y aller.
Dans le prochain article, nous parlerons d’un autre récepteur, tout aussi important, les organes tendineux de Golgi
Merci d’avoir lu l’article
Motion Therapy Expert