Qu’est ce que la force ?
Comme toujours à MTE, nous pensons que l’on réussit mieux à s’entrainer et à adhérer au processus si l’on comprend les mécanismes sous-jacents.
Le développement de la force est un objectif pour beaucoup de personnes : « J’aimerai devenir plus fort », « J’aimerai soulever plus lourd ». Mais, très souvent, le concept de force est mal compris.
La force n’est pas quelque chose que l’on obtient ou que l’on gagne. La force c’est quelque chose que l’on génère.
Générer de la force signifie que c’est notre organisme, notre environnement interne qui, par le biais de différents mécanismes, permet à nos membres de déplacer une charge de plus en plus lourde. Nous allons voir certains de ces mécanismes, les principaux, qui sont TOUS régulés par le système nerveux central. C’est lui le boss.
Un système de tolérance
Tout d’abord, il faut avoir connaissance de l’existence d’un réflexe de « protection ». Il s’agit du réflexe myotatique inverse qui correspond à l’inhibition réflexe d’un muscle qui se contracte. Ce réflexe est déclenché par les organes tendineux de Golgi qui sont situés à l’intérieur des tissus conjonctifs constituant le muscle (pas uniquement le tendon comme son nom pourrait le laisser croire). Ils perçoivent la tension exercée sur le muscle, envoie l’information au cerveau qui, en réponse, inhibe la contraction. Cela bloque votre capacité à « produire de la force ».
Donc la première chose à faire, c’est encore une fois, comme pour la souplesse qui correspond à une tolérance du système nerveux à l’étirement, que le système nerveux tolère une tension plus importante dans les tissus.

Une histoire de recrutement
Une fois l’inhibition levée, cela permettra un recrutement plus important des différentes unités motrices qui constituent le muscle. Encore une fois, le muscle n’est pas une chose, mais des milliers de choses. Un muscle est constitué de milliers de fibres musculaires qui peuvent se contracter indépendamment. Je vous renvoie à l’article correspondant. L’objectif est donc d’entrainer le système nerveux à recruter des fibres de plus en plus grosses et de plus en plus fortes pour permettre l’émergence de la force.
Il est donc important de comprendre que les niveaux de force que nous sommes capable de produire proviennent de l’organisation de notre système en interne, régulé par le système nerveux. L’entrainement de force est donc un moyen de convaincre le système nerveux que les tissus peuvent tolérer plus de tension et qu’il peut, de ce fait, recruter plus d’unités motrices, donc plus d’unités contractiles et donc produire une contraction plus intense de l’ensemble musculaire.
L’utilisation de l’intensité
Pour ce faire, il va falloir utiliser des niveaux d’intensité ! Si vous débutez, des niveaux d’intensité bas suffiront à lever les premiers degrés d’inhibition, mais plus vous serez entrainés, plus vous aurez besoin d’intensités élevées pour lever les degrés d’inhibition restant.
Vous progresserez rapidement d’un deadlift à 30kg à un deadlift à 100kg. Mais très très doucement pour passer de 250kg à 260kg, si l’on enlève l’apprentissage technique.
Nous verrons dans un prochain article que la production de force dépend également de la qualité des tissus périphériques (musculaires et conjonctifs). Le cerveau si on le pose sur la table, seul, il ne sert à rien !
Merci d’avoir lu cet article
Motion Therapy Expert